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Italie : conduite autonome et concept de route intelligente de l’ANAS Entretien avec Alberto Broggi, Directeur général de VisLab

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Des experts de la conduite automatisée et des routes intelligentes ont mis à profit leurs facultés techniques et scientifiques pour évaluer l’option zéro lors des discussions internationales de l’Association mondiale de la Route (PIARC) auxquelles nous participons. Ils se sont demandé si les avantages du véhicule automatisé et des routes intelligentes étaient supérieurs ou inférieurs aux coûts, s’ils pouvaient devenir incontournables et s’ils en valaient vraiment la peine. Leur réponse fut un oui franc, qui ne s’expliquait pas par le confort de conduite ou la possibilité de travailler tranquillement dans le véhicule, mais par les chiffres dramatiques de la sécurité routière : 1 200 000 morts, dont 260 000 enfants, et 59 millions de blessés dans le monde pour la seule année 2019, 25 000 victimes en Europe, dont près de 3 300 en Italie. Les véhicules automatisés pourraient réellement mettre un terme à ces accidents. En effet, 94 % d’entre eux relèvent d’un facteur humain : distraction, utilisation du téléphone portable, vitesse excessive... C’est pourquoi les directives européennes ont rendu obligatoires certains systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS), tels que le freinage automatique d’urgence, le contrôle du taux d’alcool, le contrôle automatique du maintien de la trajectoire et l’allumage automatique des 4 feux de détresse en cas de freinage brusque. L’idée est que l’élimination du facteur humain responsable des accidents par la conduite assistée puis autonome peut mener à un avenir sans décès, bien sûr, lorsque des véhicules automatisés uniquement rouleront. C’est pourquoi des tests de conduite autonome sont menés dans tous les pays technologiquement avancés. C’est pourquoi tous les pays les plus avancés mettent en œuvre des projets de numérisation des routes pour les transformer en routes intelligentes, fournissant ainsi au véhicule autonome et à l’usager le plus d’informations possible et le meilleur environnement de déplacement. C’est pourquoi des experts techniques du monde entier impliqués dans l’Association mondiale de la Route (PIARC) échangent intensivement leurs connaissances techniques sur les tests de conduite autonome et l’implémentation de routes intelligentes. L’Italie travaille également dans ce sens et prévoit la numérisation progressive de ses routes principales (celles appartenant au réseau européen) à l’horizon 2025, grâce à des dispositions du ministère des Infrastructures et des Transports. Et dans ce contexte, l’ANAS, l’autorité italienne des routes, a le projet ambitieux de transformer 3 000 km de son réseau en routes intelligentes.