Éditorial
La route et le cyclisme, une vieille histoire
Basé sur des communications de qualité présentées lors du Congrès de Prague en 2023, ce numéro de Routes/Roads traite des routes et des deux (ou trois) roues. Étrangement, dans un monde dominé par l’automobile, on qualifie souvent de "nouvelles mobilités" des modes de déplacement bien plus anciens que la voiture : la marche à pied tout d’abord, les trottinettes, rollers, et bien sûr les deux-roues. Étrangement, car dans la plupart des cas, c’est bien l’automobile qui constitue la "nouvelle mobilité", étant nettement plus récente que les autres. On n’évoquera même pas la marche à pied ; si l’ancêtre de la voiture, le fameux fardier du Cugnot, clou du Congrès mondial de la Route à Paris en 2007, remonte à 1769 (sans oublier un petit véhicule à vapeur d’eau présenté par un jésuite néerlandais, Verbiest, à l’empereur de Chine en 1668, un carrosse à manivelle allemand en 1689 et, plus anciennes encore, des descriptions faites par des ingénieurs italiens dès le XV°s.), il faut admettre qu’après différents essais en Europe tout au long du XIX°s., avec divers carburants, l’automobile ne prend véritablement son envol qu’à partir des années 1880, après les inventions majeures que furent le moteur à explosion (Daimler, Maybach) et le pneumatique (Michelin, Dunlop). Au passage, notons que le mot "automobile", entré au dictionnaire en 1875, est alors considéré par l’Académie française comme masculin (à l’instar du nom "mobile"), et changera de genre en 1901 !